L’arrêt momentané des Airbnbs

Aurélie alias "Oh really"Le terrain, Les chantiers

Loin du chaos européen, notre petite vie en Australie suit tranquillement son cours. Puisqu'on m'a fait remarquer que les nouvelles se faisaient rares, je profite des siestes de Louis et des quelques semaines de vacances à 1000 kilomètres de chez nous dans le sud de la Nouvelle Galle du Sud, pour actualiser mon blog.

L'élément majeur de ces derniers mois fut l'obligation pour nous d’arrêter les Airbnbs. A cause du Covid évidemment dans un premier temps, puis pour une toute autre raison. Ce fut un coup dur. Ce que nous redoutions arriva...

Lorsque nous avons commencé nos travaux de rénovation, nous n'avons pas fait de demande de permis de construire. Cela semble impensable dans un pays comme la France, mais en Australie, c'est assez fréquent. Cela s'explique, selon moi, par le fait que l'Australie est un pays vaste, peu construit et que beaucoup d'australiens vivent tellement isolés les uns des autres que personne ne se soucie des affaires de leurs voisins.

Nous avons donc fait construire notre extension (qui est dorénavant notre cuisine) sans autorisation préalable, mais en étant conscient que si un jour on nous le demandait, nous devrions fournir les éléments prouvant le respect de la réglementation légale de construction. Malheureusement, c'était sans anticiper le comportement délétère de notre voisin...

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Un beau jour, un employé de la municipalité a débarqué chez nous parce qu'on nous accusait de gérer un camping illégal sur notre propriété. L'agent a admis qu'il n'en était rien mais il a été obligé de constater que tout sur notre propriété n'était pas exactement conforme. Ainsi, nous avons dû mettre nos travaux et activités rémunératrices en pause en attendant de pouvoir tout faire approuver.
Concernant les Airbnbs, les dimensions de notre cabane étant trop petites, nous avons dû arrêter sa location pour de bon. Le bus quant à lui, pourra de nouveau être occupé, après (pour des raisons de sécurité liées aux risques d'incendies et de tempêtes) l'abattage d'arbres à proximité. L'amélioration de notre réseau d'assainissement est également requise. Nous allons donc devoir creuser davantage de tranchées sur le terrain pour étendre l'épandage souterrain.
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Les travaux sont en cours. Après les arbres coupés et le passage des machines pour déraciner les souches et creuser les tranchées, notre terrain a une bien triste allure. Les pluies diluviennes qui sont tombées les jours suivants sur notre pelouse déracinée n'ont rien arrangé.
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Grâce à toutes les photos et les attestations faites par les artisans qui ont participé à la construction de l'extension, nous avons pu prouver que le bâtiment était conforme et donc non soumis à destruction. Ce qui en revanche a posé problème, c'est le fait que nous n'ayons pas déclaré la cohabitation de deux foyers sur une même propriété dans deux maisons différentes. Officiellement, nous vivons tous les trois avec Bill dans la même maison. Le bâtiment adjacent est juste le "hangar". C'est là que Simon, Louis et moi vivons officieusement. Mais lorsqu'une telle construction dispose d'une cuisine, elle est alors considérée comme une habitation à part entière. Nous devions faire reconnaître notre hangar en tant que maison et notre propriété avec la mention "occupation double". En plus des frais liés à cette formalité administrative, il a fallu enlever une partie du toit qui reliait les deux maisons pour bien marquer la séparation.

C'est principalement tout ce que nous avons dû faire pour nous mettre aux normes. Mais cela a été quatre mois de rebondissements avec de bonnes et de mauvaises nouvelles concernant les travaux à faire, leurs coûts et celui des frais administratifs. Nous avons dû stopper temporairement notre projet de faire de la petite pièce adjacente à l'extension, une deuxième salle de bain.

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C'est un coup dur pour nos finances. C'est le début des grandes vacances et, avec la fin des restrictions dû au Covid, les australiens, toujours bloqués en Australie, ont des envies désespérées d'évasion dans leur propre pays.

D'ici février, si les procédures administratives ne traînent pas trop, nous aurons peut-être une chance de ré-ouvrir le bus à la réservation.

Pour ce qui est des voisins, nous n'avons pas déclaré de guerre ouverte. Nous essayons de garder des relations cordiales malgré le fait que ces voisins, qui ne voulaient pas qu'on les soupçonne, savaient pertinemment ce qu'ils faisaient en utilisant le prétexte du "camping". D'un commun accord, nous allons faire poser une clôture entre nos propriétés pour obstruer des deux côtés. La liste des reproches étant ridiculement longue, une telle séparation est devenue indispensable.

Toute cette histoire nous aura bien servi de leçon. Nous avons joué aux plus malins en pensant que si nous  passions outre les procédures administratives, nous gagnerions du temps et de l'argent. Finalement, nous avons dû payer des pénalités et procéder aux travaux pendant la période qui nous arrangeait le moins en terme de saison touristique. Néanmoins nous essayons de regarder le côté positif. Nous n'appréhenderons plus la venue surprise d'un agent administratif. De plus, la propriété sera dorénavant estimée à sa juste valeur. La "maison et son hangar" sont officiellement deux maisons occupant un seul terrain.

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Je suis un peu triste de devoir arrêter la cabane mais je me console en me disant que ça aurait été compliqué de gérer le bus, Louis, mon travail et la cabane en même temps. Nous avons déjà une petite idée en tête pour peut-être un jour lui redonner une seconde chance. Si l'occasion se présente et quand Simon aura du temps à y consacrer, nous achèterons et restaurerons une vieille caravane qui fera office de chambre et qui aura comme salon notre petit cabanon.
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