Faute d’avoir un travail, je me suis mise aux loisirs créatifs. L’avantage avec cette nouvelle activité, c’est d’avoir à portée de main tout ce dont j’ai besoin et tout le temps nécessaire pour me consacrer aux travaux manuels.
Pour les matériaux, j’ai sur le terrain des Bangalow palms. Avec la base des feuilles de ces palmiers je peux fabriquer de jolis paniers.
Sur la plage, je profite de mes sessions de course à pied pour ramasser toutes sortes de bois flottés et de coquillages.
Grâce aux “op shops” et “garage sale” qu’on trouve un peu partout en Australie, je récupère plein d’objets de recup’ à qui donner une seconde vie. Les “op shops” sont nos Emmaüs français. Ils sont cependant bien plus répandus ici qu’en France. En y achetant quelque chose, je fais deux bonnes actions : d’une, mon argent est reversé à une oeuvre caritative et de deux, je lutte ainsi contre le gaspillage en n’achetant pas des produits neufs.
Les “garage sale” (in english please 😉 ) sont des vides greniers. Chaque samedi, il n’est pas rare d’en trouver deux ou trois dans les environs par l’intermédiaire des sites de petites annonces ou réseaux sociaux. N’importe qui peut en proposer à n’importe quel moment de l’année. Pas besoin d’attendre la brocante annuelle de son village. Les gens n’ont qu’à exposer devant chez eux les biens dont ils veulent se débarrasser et tout le monde peut venir les acheter.
Enfin, je vis dorénavant avec deux bricoleurs qui m’apprennent à me servir d’outils. Perceuse, visseuse, ponceuse et scie circulaire sont devenus mes nouveaux outils de travail.
Grâce à mes nouvelles connaissances, j’ai rencontré l’un des organisateurs du marché local de Valla qui a lieu une fois tous les deux mois. Je me suis portée volontaire pour aider à installer le marché et j’en ai profité pour avoir mon propre stand. Au départ, je voulais vendre une quarantaine de Broméliacées , plantes que l’on soupçonne d’attirer les moustiques. Les vendre au marché m’avait semblé un bon moyen de s’en débarrasser. J’ai décidé par la même occasion d’introduire sur mon stand quelques objets que j’avais fabriqué.
Réveillée à 5 heures du matin (je n’avais plus l’habitude), habillée de ma polaire et de ma doudoune sans manche (ça y est c’est l’hiver chez nous), lampe torche sur le front, remorque pleine de plantes à moustiques, me voilà partie pour ma première expérience de marché à l’australienne.
Après plus d’une heure d’aide à l’installation du marché, je me retrouve à l’emplacement 80 derrière ma petite table recouverte d’un drap de fortune, entourée de mes plantes vertes et de paniers en palmier. Dans la demi heure qui a suivi, on m’a acheté mes trois premiers paniers. Au final, j’en aurai vendu huit (sur onze) et aucune de mes plantes tropicales n’aura eu de succès. J’ai également vendu deux bouquets de fleurs en papier faits de vieux livres, avec en guise de vase, des bouteilles chinées dans les “op shops”.
Au stand d’à côté, j’ai fait la connaissance de Manda. Une charmante femme qui vendait des chutneys et confitures issus de fruits exclusivement endémiques de l’Australie. Grâce à elle et aux clients avec qui j’ai discuté, la matinée a filé à toute vitesse.
Je suis repartie ravie de cette expérience et motivée pour le prochain marché qui aura lieu dans deux mois. D’ici là je vais devoir élargir un peu ma créativité.