Depuis le temps qu'il fallait que j'écrive à propos de mes sorties de course à pied. Aujourd'hui donc, je me lance. Cela fait un an et demi que j'ai emménagé à Valla et chaque fois j'ai envie de partager à qui veut l'entendre, les bienfaits que me procure ce sport en cas d'état d’esprit critique.
En effet, depuis mon retour de France j'avais un peu le moral dans les chaussettes. Passer deux mois en compagnie d'amis, de famille et de n'importe qui parlant le français avec autant d'aisance que moi, rend le retour à la réalité un peu brutal.
Des vacances délicieuses au passage, j'ai pu voir beauuuucoup de gens qui me sont chers. J'en aurais volontiers vu plus mais cela aurait donné raison à mon australien de copain pour qui les vacances, bien que très appréciées, étaient déjà "a social marathon".
De retour donc, complètement en immersion dans une langue que je ne maîtrise pas encore à 100%, avec ce sentiment désagréable d'être de nouveau l'étrangère. Je passe également d'une période où, pas un jour pratiquement ne se passait sans être constamment en compagnie de minimum trois personnes, à des journées entières où mes seuls interlocuteurs sont mon copain, son père et occasionnellement quelques poules (dont Piou Piou) qui viennent s'assurer que je leur apporte quelques restes provenant de la cuisine.
S'ajoutent aux difficultés de langage et l'absence de mes proches, les éternelles interrogations à savoir : "comment je gagne ma vie en faisant un travail qui me plaît si j'habite dans un endroit sinistré en opportunités professionnelles ?". Avec tout ça en tête et mes 4 kilos pris en France après une succession de repas gargantuesques, j'ai décidé qu'il ne fallait pas que je me laisse abattre. Le seul remède : une bonne course à pied sur la plage. Et attention, ici quand je cours, c'est une activité que je pratique autant pour le plaisir du corps, que pour le plaisir des yeux. Rien à voir avec les trois tours des Buttes Chaumont ou du parc Montsouris où j'ai couru pendant 7 ans, dans ce qu'il me semble être une autre vie.
J'ai mis du temps à m'y remettre. J'avais chaque matin une nouvelle excuse : le froid, la pluie, la fatigue, le petit déjeuner servi au lit qui m'empêchait de décoller d'un pas léger. Aujourd'hui j'ai vaincu ma flemme et je n'ai pas regretté. Il y a presque un an, après un grand manque de motivation, j'avais finalement enfilé mes baskets et lorsque j'étais arrivée, sous un ciel bleu, en petites foulées devant la plage de sable blanc, quelques dauphins nageaient devant mes yeux dans un océan inondé de soleil. Ça avait fait ma journée. Pas de dauphins cette fois là, mais juste une formidable opportunité de me vider l'esprit de pensées négatives et me redonner du baume au cœur. Sur un peu plus de 8 kms de plage, je remplis mes poumons d'un agréable air marin et laisse mes pensées divaguer vers de nouvelles idées. Courir m'apporte une bonne dose de créativité et de motivation. D'ailleurs lorsque mon regard s'arrête sur un coquillage qui me plaît je m'en empare en lui réservant une seconde vie sur un mobile ou un autre projet.
Avoir le sentiment d'avoir la plage pour moi toute seule, vivre dans le moment le présent, admirer la beauté du paysage, prendre conscience que faire de l'exercice est bon pour mon corps, finir sur une séance d'étirements en pleine montée d'endorphines, tout ça constitue mon cocktail gagnant pour combattre les pensées négatives et prendre la vie du bon côté.